Sans nul doute la tâche la plus difficile pour un Meneur de Jeu. Comment écrire un scénario original et sympa que vos joueurs vont aimer ? Question intéressante, mais dont la réponse demande une certaine expérience.
Tout d’abord, il faut écrire ses scénarii, noter la moindre idée sur un petit carnet qui vous suit en permanence, recopier vos brouillons ou vos improvisations. Bref, le maître mot, c’est de garder une trace de ce que vous faites vivre à vos joueurs, tout ce qui sort de vos tripes. Qui sait, cela vous resservira peut-être dans quelques années pour un autre groupe de PJ. Le support, même si cela paraît parfois secondaire, a aussi son importance. Privilégiez le cahier plutôt que les feuilles volantes, avec le
temps, elles s’abîment et on les perd. Un bon cahier à spirales, rangé dans une armoire, ça traverse les années.
Il n’y a pas de recette miracle pour écrire un bon scénario, cependant, si vous respectez les éléments suivants, je pense que vous aurez une bonne base de départ :
– Un scénario ne se résume pas dans une seule bonne idée. En fait, il en faut plusieurs. Une idée principale (ou un thème), à laquelle viendront se greffer tout un tas de petites idées sympas qui étofferont le scénario. Pour cela, il faut bien sûr chercher de l’inspiration. Elle peut provenir de films, de livres, de BD, de jeux vidéo ou de vos expériences personnelles.
– Les joueurs doivent se sentir impliqués dans le scénario, vous verrez que certains d’entre eux peuvent en être les instigateurs. Il faut donc encourager vos joueurs à développer leur histoire personnelle (ou background), ne pas hésiter à leur coller des « casseroles », des ennuis qui renforceront la richesse de vos parties. Attention toutefois à ne pas tomber dans le travers de réaliser un scénario exprès pour l’un de vos PJ. Dans ce cas-là, les autres joueurs risquent de s’ennuyer durant la séance car d’habitude, leur rôle passe au second plan. Privilégiez plutôt un scénario en solo.
– Rythmez votre scénario : c’est le plus important, vos joueurs doivent obligatoirement s’amuser. Pour cela, il faut cadencer votre partie : alterner les moments d’enquête calmes et les périodes d’action comme les combats ou les courses-poursuites. Parfois, certains événements doivent avoir lieu à un instant précis ou à un lectra précis, n’hésitez pas à les avancer si cela peut donner un coup de fouet à votre scène, surtout si ça n’impacte pas le reste de l’histoire. Vous devez tenir en haleine vos joueurs, ne pas leur laisser un seul instant de répit, sauf celui de la réflexion.
– Dernier élément pour réaliser un bon scénario : les méchants. Ce que je vais vous dire vous semblera sans doute caricatural mais le rôle d’ennemi, tenu généralement par des PNJ, est le pivot d’une bonne histoire. Que serait la saga Star Wars sans Dark Vador ou le Seigneur des Anneaux sans Sauron ou Saroumane ? Prenez donc grand soin de vos méchants, bichonnez-les, ils sont aussi importants que
vos personnages. Évitez surtout de les tuer trop vite, car il n’y a rien de plus énervant qu’un méchant récurrent. En ce qui concerne Subabysse, le meilleur exemple s’appelle le Professeur Decker, l’homme aux 100 clones. Il représente l’archétype idéal du méchant qui revient sans cesse même si on le tue
plusieurs fois. Les personnages croient toujours éliminer « l’original » alors qu’il ne s’agit que d’une énième copie. Inutile de préciser que cela agace sérieusement l’original qui peut se montrer très vindicatif envers ceux qui ont abattu l’un de ses clones.