Fréquence de jeu

“Trop de jeu tue le jeu !” Il faut comprendre par cette expression que jouer au même jeu trop souvent ou de façon trop rapproché tend à le rendre moins attrayant pour les joueurs. C’est un constat : la fréquence joue sur le plaisir ressentie. Non pas que les joueurs jouent plus mal ou que le MJ fasse plus d’erreurs, mais la joie liée à la découverte et à la nouveauté ont tendance à baisser.

Nous avons tous, avec notre groupe habituel, joué au point d’en user les dés. Mais était-ce au final une bonne chose ? Du point de vue des joueurs, oui. Ils en veulent toujours plus : plus d’aventures, plus d’XP, plus de bastons, plus de matériel enchanté… Pour finalement éteindre la flamme de l’excitation et de l’envie. Au point de même plus remercier le meneur pour tous ses efforts et son temps en fin de séance (voir article “De l’importance du meneur”).

J’aime la nouveauté. Et j’avoue avoir du mal avec les rôlistes qui jouent depuis des lustres au même jdr. Au club où je suis depuis toujours, il y a 20 ans qu’ils jouent à Vampire. Et toujours, plus ou moins les mêmes passionnés. C’est pour moi un mystère. Mais comment font-ils ? Pourquoi ne sont-ils pas lassés ? Après, me direz-vous, Vampire est un mauvais exemple. Il existe effectivement une grande variété de déclinaisons avec Vampire Mascarade, Requiem et Dark ages, dont des centaines de suppléments. Mais tout de même, la finalité reste toujours d’incarner des créatures de la nuit avides de sang et de complots. Encore un mystère…

Constat étonnant : je me suis récemment rendu compte qu’il était possible de faire jouer le même scénario au(x) même(s) joueurs plus d’une fois. Je n’avais jamais essayé cela, persuadé que le fait de se souvenir d’une aventure nuirait au plaisir ludique commun. J’avais tout faux ! En réalité, tout débuta par une erreur de ma part : j’ai proposé un scénario à un vieil ami qui l’avait déjà joué. Le bougre ne s’en aperçu pas de suite, et ce fut au beau milieu d’une scène d’action contre des mutants que la mémoire lui revint. Nous en furent tous les deux désolés sur le moment. Nous reprirent cependant la partie, jusqu’à la fin, avec le même plaisir. Et puis, j’aurai tendance à dire, et les vieux MJ ne me contrediront pas, qu’il n’y a pas deux parties identiques.

En conclusion, que vous jouiez peu, régulièrement ou avec un rythme soutenu, l’important consiste à prendre du plaisir dans ce qui que vous faites. S’il faut attendre deux ou trois semaines entre deux séances pour retrouver les sensations du début, alors n’hésitez plus. Et puis, il y a tellement d’autres choses à faire de son temps libre : jeux de cartes, de plateau, la pêche, les balades, le sport, s’occuper des siens…   

Illustration : Qui sont les-rolistes ? [Lien]

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