Les scénarii de situation/contexte

Il est de convention dans notre pratique des jeux de rôle de distinguer trois types de scénarii :

– Les aventures de type “pop-corn” : de 20 minutes à une heure environ, il s’agit de courtes mises en scène “sans lendemain” visant essentiellement un aspect ludique (humour, défouloir, action). Certains jeux, comme Toon, basé sur des épisodes de cartoon (dans l’univers des Looney Tunes) permettaient ce genre d’expérience. D’autres tels que Friday Night’s Zombi ou Brain soda 1 & 2 prirent le relais dans cette catégorie.

– Les classiques “one-shot” : une aventure d’une à trois ou quatre séances de jeu se résumant à une intrique complète pouvant parfois donner sur une suite mais après d’autres scénarii. Il s’agit là d’un format de jeu très courant et très pratique si l’on évolue dans un cercle de joueurs irréguliers ou découvrant cette passion. Le one-shot se marie très bien avec certains jeux comme ceux basés sur l’horreur (Chill ou Cthulhu) ou l’action (James Bond ou Star wars). Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis : les jeux cités ici en exemples peuvent aussi convenir à d’autres formats de scénarri comme celui de la campagne.

– Le “format campagne” : une suite d’intrigues et d’aventures sur plus d’une dizaine de séances autour d’un même fil conducteur. Souvent interminables, aussi bien pour les joueurs que pour le meneur de jeu, ce type de scénarii a souvent la préférence des vieux gamers. Pourtant, cette formule de jeu possède beaucoup d’inconvénients. Comme l’histoire dure longtemps, pouvant même s’étaler sur plusieurs années – j’ai actuellement une campagne de Subabysse démarrée avec six joueurs depuis au moins 6-7 ans –, il est assez compliqué de réunir toute l’équipe. En effet, les contraintes familiales et professionnelles ne s’arrangent pas avec le temps, bien au contraire. Rien que ce problème m’oblige souvent à jouer avec un ou deux joueurs de moins sans quoi, il faut encore reporter à une date ultérieure. Un autre inconvénient vient du fait d’intégrer de nouveaux joueurs en cours de campagne. La masse d’informations a ingurgiter est parfois telle qu’elle dégoute le nouveau de s’investir pleinement dans l’histoire. En fait, le principal avantage de jouer dans ce format est de voir évoluer son personnage dans un contexte bien particulier. Le fait de jouer souvent et dans le même environnement peut aussi appauvrir l’intérêt des joueurs aussi bien que celui du meneur. La variété, c’est bien !

Tout cela pour arriver à parler de ce qui est pour moi un quatrième type de scénarii : ceux de situation ou de contexte. Je m’explique : sur le format d’un one-shot ou d’une courte campagne, le MJ propose au joueur d’interpréter des rôles prédéfinis. Exit les personnages habituels et souvent trop “grosbill” tant aimés des joueurs. Ici, le rôle compte plus que le passif ou même les chiffres. Vous serez amener à jouer, par exemple, un riche héritier “à la Largo Winch” a qui il arrive tout un tas d’ennuis, un groupe de mutants réduits en esclavage cherchant la liberté, des puissants princes et princesses d’une île oubliée contrôlée par un mégalomane aux pouvoirs occultes… Des situations difficiles à faire vivre et à jouer avec les personnages “réguliers”. Et pourtant, il y a tant à faire dans ce domaine-là. Pour peu que vos joueurs habituels ne ronchonnent pas trop à refaire un énième personnage à votre jeu favori… De tout façon, n’oubliez jamais que c’est vous le pivot du jeu, le ciment ludique et que sans vous, ce qui ne reste qu’une proposition ne verra jamais le jour.

Illustration : manga Made in abyss de Akihito Tsukushi [Lien]

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